Découverte du bourg du Diamant & ses alentours, avec son rocher iconique !

Direction le Sud Caraïbe et le bourg du Diamant, l’image carte postale de la Martinique, avec son célèbre rocher en forme de pierre précieuse, incrusté au milieu de l’océan…

Introduction…

La commune du Diamant est située à l’extrémité Sud-Ouest de la Martinique, en donnant sur la mer des Caraïbes. Bordée par une immense baie, le bourg fait face au rocher du Diamant, qui a laissé son nom à la commune et à la magnifique baie dans laquelle baigne ce joli petit caillou de seulement 5 hectares ! Au cours de l’histoire, ce petit îlot à la forme si particulière fut le théâtre de nombreuses et féroces batailles navales entre Français et Anglais pour prendre le contrôle de la Martinique !

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Point de vue sur le rocher du Diamant depuis le viewpoint de la route D37 (devant le Morne Larcher)

Depuis le 1er mars 1994, le rocher du Diamant est une réserve naturelle protégée par un arrêté de protection de biotope (APB), qui réglemente l’accès à l’îlot. En effet, de nombreux oiseaux marins ont trouvé refuge sur ce caillou, grâce à son isolement et sa difficulté d’accès, constituant un site de reproduction et de repos idéal pour de nombreuses espèces ! Certains oiseaux provenant d’Amérique du Nord font par exemple escale au Diamant, pendant l’hiver ou lors d’un long voyage jusqu’en Amérique du Sud 🙂 Le débarquement sur l’îlot est ainsi totalement interdit, mais 5 caméras ont été installées par le Conservatoire du littoral, afin de faire connaître cette réserve naturelle au grand public 🙂


Randonnée avortée sur le Morne Larcher

Jeudi 31 janvier 2019, nous nous réveillons sous un ciel nuageux et on peut observer de grosses averses au loin sur le Diamant depuis notre terrasse à Sainte-Luce. C’est donc malheureusement râpé pour la randonnée que nous avions prévu de faire au Diamant, pour arriver jusqu’au sommet du Morne Larcher. Il s’agit d’un ancien volcan culminant à 478 m de haut, situé à la fois sur les communes du Diamant et des Anses-d’Arlet. Un sentier de randonnée permet de relier l’anse Caffard (Diamant) à Petite Anse (Anses-d’Arlet) par un col situé à 400 m de haut, offrant un magnifique panorama sur le rocher du Diamant et la baie du Diamant. Nous nous consolerons donc avec plusieurs parties de pétanque pour passer le temps et attendre le retour des éclaircies dans l’après-midi 🙂

  • Randonnée du Morne Larcher : 3 km (3H) entre l’anse Caffard et Petite Anse
  • Mieux vaut disposer de 2 véhicules, aux deux extrémités du sentier. Si l’on ne dispose que d’un véhicule, il est possible de rejoindre l’anse Caffard depuis Petite Anse, par la route D37 (comptez 1H de plus)

Panorama sur la baie du Marin depuis le point de vue du Morne Gommier

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Ce jour-là, il nous faudra attendre presque 15H pour enfin voir cesser la pluie ! Avant de nous diriger vers la commune du Diamant, nous ferons un crochet par l’Est en nous rendant sur les hauteurs du Marin. En effet, il existe un très beau point de vue sur la baie et la marina du Marin depuis le Morne Gommier ! D’ailleurs, en Martinique, un morne désigne un relief et plus généralement une colline. Sachez qu’il existe un point de vue payant mais nous avons préféré faire des photos depuis la route principale, d’où l’on profite déjà d’une très belle vue, sur la baie du Marin, la presqu’île de Sainte-Anne mais aussi le littoral Atlantique ! En redescendant vers la baie du Marin, le soleil étant définitivement revenu, nous profiterons d’un point de vue improvisé pour terminer notre séance photo 🙂

  • Pour se rendre au Morne Gommier depuis Sainte-Luce, il suffit de prendre à gauche sur la N5 et monter jusqu’en haut du morne où tout est bien indiqué
  • Comptez 30 min sur place
  • Il existe un point de vue payant, disposant de longues vues : 2 €/pers.

Superbe point de vue sur le rocher du Diamant depuis la route D37

En arrivant sur la commune du Diamant, nous pousserons bien après l’anse Caffard pour prendre des photos du caillou depuis le point de vue de la route D37, situé à l’aplomb du Morne Larcher. D’ici, on obtient un superbe panorama sur le rocher du Diamant et le canal de Sainte-Lucie, entre le caillou et la côte martiniquaise ! Érigé en véritable symbole de la Martinique, il semble que le Diamant ait hérité de son nom en raison de sa forme, mais également parce qu’à certaines heures, le caillou se pare de reflets irisés sous le soleil… Culminant à 176 m de haut, le Diamant est en fait le reste d’un édifice d’origine volcanique (de la même période que le Morne Larcher) grignoté par l’érosion !

  • Viewpoint de la route D37 sur le rocher du Diamant : comptez 15 min sur place

Retour sur la bataille du rocher du Diamant (Diamond Rock) !

Le rocher du Diamant est resté célèbre dans l’Histoire pour avoir été l’objet d’une âpre bataille entre Français & Anglais, qui étaient alors en guerre pour le contrôle des Antilles au cours des XVIIIème & XIXème siècles. Samuel Hood, un amiral Britannique, comprend vite la place stratégique du Diamant en Martinique, au Nord du canal de Sainte-Lucie. En effet, prendre le contrôle du Diamant signifie le contrôle de l’accès à la baie de Fort-Royal (l’ancien nom de la capitale Fort-de-France) et la possibilité d’harceler les navires de la flotte française ! Le rocher du Diamant devient ainsi possession anglaise le 6 janvier 1804 !

Les Britanniques s’empresseront de fortifier le rocher en y installant des troupes (jusqu’à 100 hommes), des canons, des vivres et même un hôpital ! Le rocher du Diamant fut ainsi hissé au rang de navire de la Marine de Sa Majesté en tant que HMS (His Majesty’s Ship) Diamond Rock ! Pendant près d’un an et demi, les troupes Françaises tenteront en vain de reconquérir cet îlot minuscule, jusqu’au 2 juin 1805, date à laquelle le gouverneur de la Martinique Villaret-de-Joyeuse, reprit possession du Diamant, avec l’aide de l’amiral Villeneuve, envoyé par Napoléon. De nos jours, il reste quelques vestiges des pièces d’artillerie britanniques, toujours présentes sur l’îlot, derniers témoins de cette bataille épique dans les Caraïbes !


Mémorial de l’anse Caffard (Cap 110°) au Diamant, lieu de mémoire de la tragique traite négrière en Martinique…

Ce mémorial a été érigé en mémoire des malheureux esclaves Africains, noyés lors du naufrage tragique d’un bateau-négrier… Le 8 avril 1830 vers midi, un bateau effectue d’étranges manœuvres au large du Diamant. Vers 17H, le navire finit par jeter l’ancre dans le canal de Sainte-Lucie, dans les dangereux parages de l’anse Caffard, où est aujourd’hui érigé le mémorial. Un habitant du quartier, François Dizac, gestionnaire de l’Habitation Plage du Diamant, se rend bien compte de la situation dangereuse encourue par le navire. Mais malheureusement, une forte houle l’empêche de mettre une pirogue à la mer pour prévenir le capitaine du péril imminent d’être fracassé contre la côte. Il doit se résigner à faire des signaux que le capitaine ne voit pas, ou ne veut pas voir…

Vers 23H, des cris et des craquements sinistres déchirent la nuit ! Dizac et un groupe d’esclaves de l’Habitation se rendent immédiatement sur place pour découvrir une vision d’horreur… Le bateau s’est disloqué sur les rochers avec ses passagers, pris dans la terrible furie de la mer déchaînée. Les sauveteurs voient alors le mât de misaine, surchargé d’individus affolés, se briser et entraîner définitivement dans l’écume et les rochers un grand nombre de personnes… Le bateau fut entièrement détruit, son nom et sa nationalité ne sont toujours pas établis en l’état actuel des recherches historiques. Le lendemain à l’aube, 46 cadavres furent repêchés. Les corps des marins-négriers furent inhumés au cimetière du Diamant, tandis que les malheureux noyés Africains, furent mis en terre « à quelque distance du rivage », comprendre dans le secteur du mémorial…

« Aujourd’hui, rendant hommage aux victimes de cette tragédie, la ville du Diamant se souvient qu’ici, comme ailleurs, l’Homme a impitoyablement asservi l’Homme… »

Au final, 86 captifs (dont 26 hommes et 60 femmes) furent sauvés et recueillis par Dizac et les esclaves de son atelier, avant d’être transférés vers la capitale Fort-de-France. Les rescapés étaient ainsi, tous, d’origine africaine. Six blessés, dont l’état ne permettait pas le transport, furent laissés provisoirement sur l’habitation de Borromé, un homme de couleur libre et aveugle, dont on retrouve de nos jours la descendance, ici même à l’anse Caffard. Ce monument est orienté au cap 110°, en direction du Golfe de Guinée, d’où étaient déportés les malheureux captifs Africains pour servir d’esclaves dans le Nouveau-Monde… Il a été érigé en mémoire des victimes inconnues de la traite négrière et en invitation à la Fraternité entre les hommes.

  • La forme triangulaire de la disposition des 15 statues fait référence au Commerce Triangulaire mis en place entre l’Europe, l’Afrique & les Amériques pendant la traite négrière
  • La couleur blanche est la couleur traditionnelle des sépultures dans la Caraïbe. Elle marque la dimension funéraire de ces lieux où les corps des captifs Africains reposent…
  • Mémorial de l’anse Caffard – cap 110° : comptez 20 min sur place

Coucher de soleil sur la plage du Diamant

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Après notre après-midi culturelle et historique, nous nous poserons au bord de la très jolie plage du Diamant avec des boissons, en attendant le coucher de soleil. Un moment magique dont nous profiterons en famille, avant d’aller manger un bout de l’autre côté de l’île, dans le bourg des Trois-Îlets, pour terminer cette journée 🙂


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8 thoughts on “Découverte du bourg du Diamant & ses alentours, avec son rocher iconique !

  1. Serialtravelers says:

    Wow c’est un sacré changement l’Australie, par rapport aux Antilles, mais j’imagine moins violent que le retour à la métropole, car l’Australie est une île également 🙂 On espère que nos photos vous ont fait revivre des bons souvenirs 🙂

    • Serialtravelers says:

      Merci pour votre commentaire, le Diamant est un de nos endroits préférés en Martinique, très tranquille et loin de l’agitation touristique de Sainte-Anne 🙂

  2. Laure says:

    Souvenir de mon enfance, on habitait à côté de l églises du Diamant avec vue sur le Rocher. J ai fait tout mon collège la bas. Très dur de s adapter à la France métropolitaine après ça du coup j habite en Australie depuis 2007.

    • Serialtravelers says:

      Coucou Claudine, oui nous sommes revenus de Marrakech il y a une petite semaine, et nous allons bientôt publier nos articles 😀 Bien vu :p Bises à vous 3

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